Le 22 septembre 2016 s’est tenu le colloque : « Stress, santé et qualité de vie au travail ».
Organisé par LE POINT à Paris. Les débats ont été animés par Anne Jeanblanc, journaliste LE POINT, qui a réuni 14 intervenants de profession diverses pour tenter par leur participation active de décrypter les nouveaux axes de la prévention du 3ème plan santé au travail de 2016-2020 :
Ce colloque s’est tenu avec la participation active de DECHERT LLP, GENERALI et SEMAPHORES ENTREPRISES, autour des grandes questions suivantes :
Le dialogue des intervenants a débouché sur la réalité dure du «travail ensemble» qui traverse une crise majeure en France et affecte la santé psychique des salariés et représente un coût considérable pour l’entreprise (arrêt de travail, burn-out etc…).
A ce titre, le Docteur Jean-Luc HAZIZA, est intervenu pour souligner l’urgence de remettre dans tous les secteurs d’activités de l’entreprise, les valeurs sociales comme «la gratitude, le respect, la bienveillance» des managers envers leurs subordonnées et réciproquement.
Son intervention a soulevé l’enthousiasme des intervenants (scientifique, philosophe et entrepreneurs).
Le constat est unanime de rapports humains dégradés aujourd’hui dans l’entreprise que seules des valeurs sures pourront pallier.
Les intervenants ont relevé l’importance du rôle des partenaires sociaux et des outils qui leur permettront d’éduquer leurs attitudes au travail pour le respect de tous et la qualité de vie au travail afin de préserver le travailleur dans sa dignité d’être humain.
Notre société s’interroge sur le mal-être au travail. Phénomène nouveau?
J’ai déjà développé les différences avec les générations de nos pères dans le post du 23 avril 2015: “Stress au travail: quelles différences avec nos aînés?”. J’y discutais les avantages de plus de souplesse dans la gestion administrative, plus d’offres d’emploi donc moins de stress à quitter son travail en cas de conflit…
Aujourd’hui le burn-out tient l’actualité: discussion parlementaire de sa reconnaissance comme maladie professionnelle, colloque de décembre 2015 souffrance des professionnels de santé et l’enquête du cabinet Stéthos sur le burn-out des médecins, plusieurs articles de presse…
Voici quelques faits au moins significatifs d’une prise de conscience de notre société.
Cependant, à trop occuper le devant de la scène, la petite partie émergée de l’iceberg: le burn-out, cacherait – il la masse profonde et immergée du stress professionnel qui menace de faire naufrager nos entreprises?
Comme si “ trop d’info tuait l’info”…
En effet, bien sûr, il faut absolument reconnaître la gravité du burn-out et l’augmentation de son incidence dans le monde du travail. Que de vies et de carrières gâchées!
N’oublions pas que le burn-out touche les collaborateurs les plus impliqués: ceux qui dépensent sans compter leur temps et leur énergie pour l’entreprise, que de perte d’exploitation pour les entreprises!
Mais la médiatisation du burn-out, ne doit pas faire occulter la masse silencieuse des collaborateurs qui souffrent au travail. Ceux-ci ne ferons pas forcément de burn-out, ni se suicideront, mais le stress les ronge et les handicape dans l’accomplissement de leurs taches. Il leur retire tout épanouissement au travail.
Tout comme la partie immergée de l’iceberg – 90% de sa masse totale – cette population majoritaire souffre discrètement, loin des projecteurs des médias.
Les conséquences humaines sont tristes. Le terme de “présentéisme” est apparu pour désigner ces salariés, certes présents au travail mais atteints dans leurs capacité de concentration , ce qui ampute leur productivité.
Une estimation de 6 heures de travail perdues par semaine par le salarié dans cet état! Quasiment une journée par semaine perdue!
(sources: Diplôme Universitaire sur les aspects biologiques et psychosociaux du stress 2013/ 2014)
La gestion du stress professionnel passe par une prévention active pour intervenir prioritairement à ce stade sur les collaborateurs et réduire ainsi l’incidence des formes graves et souvent irréversibles de stress compliqué: dépression, syndromes anxieux, burn-out.
La véritable prévention passera par un retour aux valeurs fondamentales de la vie en société.
C’est aussi la devise de Paris: “ fluctuat nec mergitur”
Le stress n’épargne aucune catégorie professionnelle, pour preuve son incidence importante chez les acteurs de santé. A l’occasion du colloque « Soigner les professionnels de santé vulnérables » du 3 décembre 2015, une enquête sur le burn-out des professionnels de santé a été présentée.
Les résultats confirment un état des lieux alarmant et mettent en évidence un élément plus méconnu: les conduites addictives.
Le CNPS: Centre National des Professions Libérales de Santé a collaboré à l’élaboration du colloque national. L’enquête sur la « souffrance des professionnels de santé », menée en novembre 2015 par l’institut Stéthos International, y a été présentée.
http://www.infirmiers.com/votre-carriere/cadre/quid-conduites-addictives-professionnels-sante.html
En 2015 :
Ces résultats viennent confirmer le constat initial de H.J. Freudenberger, un des psychologues auteurs du terme “burn-out“ en 1976, chez les personnes dont l’activité professionnelle implique un investissement relationnel et affectif important: travailleurs sociaux, enseignants, professions médicales.
Ce constat pitoyable de la situation des professionnels de la santé m’impose une réflexion sur :
Au début des années 80, je lisais un article qui prévoyait la carence de médecins que nous connaissons aujourd’hui, surtout de spécialistes.
Comment ?
Par une analyse assez simple prenant en compte d’une part, le numerus clausus, c’est à dire la limitation du nombre d’étudiants admis au concours d’entrée aux études de médecine
et d’autre part, les départs à la retraite des médecins.
L’insuffisance actuelle de médecins était bien prévisible et a donc été savamment orchestrée par les gouvernements successifs. Et depuis 1980, il s’en est succédé beaucoup et de toutes les tendances politiques ! Les autres acteurs de la santé (infirmières, kinésithérapeutes …) ont subi le même sort.
En ce qui concerne la rémunération des médecins, elle a stagné et à considérer le coût de la vie, ils subissent une diminution importante de leur pouvoir d’achat.
D’une façon générale, la rémunération est un élément reconnu qui permet d’assumer sainement le rythme de travail et la somme des responsabilités endossées.
La logique des gouvernements s’est montrée purement comptable:
En vérité , il faut arrêter d’accuser à tort les médecins du déficit chronique de la Sécurité sociale. La preuve en est, dès que la courbe du chômage s’améliore, le déficit de la Sécurité Sociale diminue. En 2001, par l’augmentation de la masse salariale et des cotisations, la Sécurité Sociale a même bénéficié d’un excédent.
Il faut réaliser que les médecins ont suivi des études longues et difficiles. Leur activité de soin implique un certain don de soi, une implication affective. Ils ne comptent pas leur temps de travail.
Les 35 heures, ce sont souvent leurs heures de sommeil ! Il s’ajoute les tracasseries administratives, une fiscalité croissante et une rémunération totalement insuffisante. Une véritable injustice chronique !
Voilà réunis les ingrédients pour faire craquer même les meilleurs d’entre-nous.
En 2015, nous avons déploré le suicide de 50 médecins, c’est plus que pour le reste de la population … Le Point, sur son site, donnait une véritable alerte avec un article important: Publié le 24/02/2014 et celui du 25/12/2014
Notre société doit réfléchir à rétablir la qualité de vie au travail et spécialement à veiller sur les acteurs de santé?
Laisser nos acteurs de la santé dans cette situation n’est pas moral. Attention, l’accès aux soins est aussi un élément clé de la cohésion sociale.
Fin novembre 2015, je devais animer une conférence sur la gestion du stress pour une grande société internationale.
Le lieu du rendez-vous, était initialement prévu dans un grand hôtel parisien. Je devais intervenir à 19h, en fin de journée de leur séminaire qui réunissait plus d’une quarantaine de directeurs commerciaux régionaux.
Après les attentats du 13 novembre, les responsables nord-américains ont souhaité déplacer le séminaire en grande banlieue, à 40 km de Paris.
J’avais bien préparé ce rendez-vous important et pris mes dispositions pour arriver en avance afin d’installer calmement ma présentation pour la projection des slides.
En fait, j’ai rencontré une circulation très encombrée. Le GPS me prévenait qu’elle se densifiait de plus en plus. Je voyais l’heure avancer et ma progression si lente…
Bien que parti très à l’avance, je finis par arriver seulement 3 minutes avant l’heure prévue pour la conférence.
A peine arrivé, le responsable m’a conduit à la salle, un branchement rapide de mon ordinateur et j’ai commencé presque immédiatement la conférence.
Durant mon périple automobile, je réfléchissais à l’ironie de la situation : un enjeu important, des contretemps majeurs, une situation pénible et inextricable.
Ma réaction : « je ne vais tout de même pas arriver stressé pour animer une formation sur la gestion du stress ! »
J’ai décidé de prendre le contre-pied de la situation et de réagir avec humour et dérision.
L’humour est l’unique remède qui dénoue les nerfs du monde sans l’endormir. Robert Escarpit
Je commençais donc la conférence par une blague :
« j’ai mis deux heures pour parcourir 40km et votre chef me répond : — Oui, j’avais aussi une voiture comme ça avant !!! »
Sourires dans la salle… J’ai commencé la formation.
L’humour est un antidote important pour maîtriser le stress et ouvrir son travail.
Pour la prise de parole en public, commencer par un trait d’humour ou une anecdote installe d’emblée une écoute favorable.
La qualité des rapports humains avec les supérieurs hiérarchiques, les subordonnés et les collègues participent de la qualité de vie au travail.
Le désir d’être le meilleur, l’envie de gravir les échelons, les rivalités enveniment souvent les rapports entre collègues.
Un bon manager doit savoir réaliser une analyse qualitative du travail de ses collaborateurs (entretiens réguliers observations du travail, définition d’objectifs réalisables…) ; comprendre les contextes de travail dans lesquels se manifestent les malaises et les tensions ; analyser leurs causes (surcharge de travail, contraintes excessives de temps, perte de repère, de sens du travail, conflits de valeurs …) et enfin mettre en œuvre des solutions adaptées aux situations.
Définir le rôle et les responsabilités de chacun au sein de l’entreprise contribue à diminuer les conflits, les « luttes de territoires » et de fait le stress. La reconnaissance, la coopération dans le travail, le soutien de la hiérarchie et des collègues, la construction d’équipes solidaires et cohérentes sont des points importants pour la santé psychique d’un salarié.
La gestion du stress passe par la capacité à maintenir le contrôle quand la situation et/ou l’entourage se montrent trop exigeant.
Cet article expose une mise en situation volontairement caricaturale à des fins pédagogiques et propose quelques solutions à apporter telles que nous les développons au sein de nos formations spécialisées dans le stress au travail, dans la gestion des risques psychosociaux et dans la qualité de vie au travail.
L’exemple choisi de situation stressante est celui de l’employé d’une entreprise qui vient de subir une forte réprimande de son supérieur hiérarchique ou une friction avec un collègue.
L’employé se sent à la fois dévalorisé et ridiculisé, les bras lui en tombent. Il voudrait fuir mais comment? Se taire ou crier son indignation ? Laisser courir ou réagir, peut-être même se venger et pourquoi pas par un long arrêt de travail?
La liste est longue qui mine les relations au travail tant sur le plan humain que sur le plan de la productivité de l’entreprise, notamment en raison de l’absentéisme et du manque de motivation qui impactent, au total, les performances de l’entreprise.
Nous vous proposons, de façon didactique, une réflexion sur quelques unes des solutions que nous mettons en pratique au cours de nos interventions.
Voici en 5 points rapides, des clés pour surmonter un stress aigu au travail. Bien entendu chacun de ces points et d’autres encore méritent un développement pédagogique qui permet, lors des formations dispensées, de rendre nos participants autonomes dans la gestion du stress.
Combattre le stress au travail et améliorer les conditions de vie au travail se présente aujourd’hui comme une priorité au sein de l’entreprise. En effet, le marché du travail offre actuellement peu de possibilités de changer d’entreprise. Les salariés y passent la majorité de leur journée, l’enjeu humain est majeur. Pertinemment l’entreprise en sort la plus gagnante.
En effet la réduction du stress au travail, l’amélioration de la qualité de vie au travail donnent à l’entreprise une bonne image de marque et une dynamique productive incomparable.
Les facteurs de stress ont un effet cumulatif sur les personnes. Le stress de la vie personnelle s’additionne au stress de la vie professionnelle.
La course contre la montre pour gérer de front sa vie personnelle et son travail a des conséquences délétères sur le deux plans.
Une vérité qui concerne tout particulièrement les femmes actives encore sujettes à la « double journée de travail ». En dépit de l’évolution des mœurs, les charges de la vie familiale continuent à peser davantage sur l’activité des femmes que sur celle des hommes.
Selon une étude de la DARES publiée en décembre 2014, 21 % des salariés français déclarent que leurs horaires de travail s’accordent mal avec leurs engagements sociaux et familiaux (21 %).
De même, 45% des salariés en France parviennent difficilement à prendre une ou deux heures sur leur temps de travail afin de traiter des problèmes personnels ou familiaux.
Certaines entreprises l’ont bien compris et mettent à la disposition de leurs collaborateurs plusieurs services : crèche, pressing, esthéticienne, révision automobile et contrôle technique…D’autres proposent même à leurs collaborateurs des massages sur chaise et des cours de yoga.
Win-win:
Le grand gagnant en est l’entreprise: moins d’absentéisme, une meilleure cohésion des équipes, un meilleur rendement. Sur le plan humain, le bénéfice de se sentir soulagé dans ses tâches est évident. Une plus grande tranquillité d’esprit pour se montrer plus présent et plus performant dans son travail.
Le management à visage humain, qui a la sagesse de prendre en compte les éléments de vie de ses collaborateurs, saura installer une qualité de vie et de bien-être au travail dont les salariés, à leur tour, sauront se montrer reconnaissants dans la qualité de leur travail et leur productivité.
Selon la seconde édition de l’étude de l’Institut Great Place to Work ®*
En France, soit près de 20% des salariés d’entreprise ont déjà fait un burn-out.
L’étude révèle un pessimisme ambiant : management, convivialité, perspectives d’évolution…
48% des salariés sont confrontés à une situation de burn-out :
les professions intermédiaires, les cadres ou les managers (56%) ainsi que les femmes (53%) et les salariés dont l’âge se situe entre 45 et 54 ans (53%) sont les plus concernés.
En d’autres termes, 1 salarié sur 2 déclare être confronté soit directement ou soit pour un proche, à une situation de burn-out (arrêt de travail soudain suite à un épuisement lié aux conditions de travail).
Et presque 2 salariés sur 10 avouent être concernés personnellement par un burn-out.
Cette maladie professionnelle est donc très présente en entreprise.
Le moral des Français : 58% des salariés français interrogés en moyenne, sont pessimistes à propos du contexte économique et le marché de l’emploi de leur secteur. D’autant plus que le travail se révèle être une partie intégrante du bien-être et de l’épanouissement des salariés et pas seulement le moyen de gagner leur vie.
Paradoxe français: seule 1 entreprise sur 3 prendrait en compte le bien-être au travail !
Pourtant il conviendrait de limiter les risques psycho-sociaux de ses collaborateurs.
Pour prévenir le burnout et de façon plus générale le stress en entreprise, les managers et les collaborateurs sont sensibilisés par le biais de la formation sur le sujet ainsi que sur l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.
Le bien-être des salariés est encore amélioré par la proposition d’activités de relaxation telles le yoga, le massage sur chaise..
* Enquête menée avec l’Institut Think auprès d’un échantillon de 1000 salariés représentatif de la population active française issus d‘entreprises et d’administrations de toutes tailles et de tous secteurs.
Article SourceLa gestion d’une entreprise implique schématiquement un certain état d’esprit de direction parmi ces trois principaux :
Notre société est à l’évidence en quête de concertations. Le modèle du sociologue et psychologue R. Karazek mesure le stress en fonction de deux paramètres : l’importance de la demande psychologique et l’autonomie de gestion.
Le stress en entreprise peut être généré par un manque de latitude laissée aux collaborateurs, ce qui empêche ainsi leur épanouissement dans leur travail.
Le manque de reconnaissance est aussi un élément important générateur de stress.
Ainsi, dans la prévention des risques psychosociaux, l’entreprise doit veiller à ces notions d’autonomie et de reconnaissance, ce sont des antidotes du stress au travail.