Je suis perfectionniste, mais je me soigne
Le perfectionnisme, une qualité ? Non, un poison hautement toxique.
Voire même un aller simple pour le burn-out. Cette soif du détail, cette obsession du faire « toujours mieux », cette quête de la perfection, du zéro défaut, ce haut degré d’exigence et de rigueur conduisent les individus perfectionnistes, travailleurs acharnés, a être frappés plus souvent que les autres salariés par le burn-out, l’épuisement professionnel, l’usure psychique et physique.
Les résultats de l’étude « Multidimensional Perfectionism and Burnout : a Meta-Analysis », démontrent que les préoccupations des perfectionnistes sont non seulement les causes directes du stress générant burn-out et problèmes de santé, mais peuvent également saboter la réussite des individus dans les domaines professionnels, scolaires ou sportifs.
Selon une étude dirigée par le chercheur Andrew Hill, et publiée par la revue Society for Personality ans Social Psychology, il existe deux genres de perfectionnisme :
- un premier type, qui permet de définir des objectifs dans la vie et de s’activer pour les réaliser,
- et un second type, bien plus néfaste pour la santé, qui pousse à s’inquiéter sans cesse à l’idée de faire une erreur et de décevoir notre entourage.
Le « mauvais perfectionniste » risque de sérieux problèmes de dépression, d’anxiété, d’alimentation, de fatigue et de mortalité précoce. En cause, le stress provoqué par le doute et les peurs sur ses propres capacités : chaque erreur est vécue comme un drame.
Trop perfectionniste, un salarié devient intolérant à l’échec, obsédé du contrôle et déconnecté de la réalité de son environnement professionnel.
Toxique pour lui comme pour les autres.
Comme le disait le peintre Salvador Dali, « ne craigniez pas la perfection, vous ne l’atteindrez jamais ».
« Les individus ont besoin d’apprendre à remettre en question les croyances irrationnelles qui sous-tendent les préoccupations perfectionnistes, en fixant des objectifs réalistes, en accepter l’échec comme une occasion d’apprentissage, et en se pardonner quand ils échouent », explique Andrew Hill. « Créer des environnements où la créativité, l’effort et la persévérance sont valorisées peut être aidant. »
Tal Ben-Shahar, professeur de psychologie à Harvard, distingue le perfectionnisme maladif d’une version positive, l’optimalisme, qu’il définit comme une manière de viser le meilleur tout en tenant compte de la réalité, des contraintes de l’environnement et de ses propres limites.
Comment mettre fin à cette tendance néfaste ?
- Organisez votre travail en fonction de vos capacités et pas seulement de vos compétences.
- N’ayez plus peur d’échouer et à ne plus tomber dans le piège où, à force de toujours vouloir faire encore mieux, on finit invariablement par faire moins bien.
- Vérifiez que vos objectifs sont réalistes.
- Acceptez un échec, et prenez cette expérience comme un apprentissage afin de mieux faire la prochaine fois.
- Pardonnez-vous lorsque vous échouez, et surtout éprouvez de la bienveillance à votre égard.