Quand les grèves font craquer le Dr Médoc…
Docteur « Médoc », est un médecin consciencieux comme la grande majorité de ses confrères.
Ce jour de grève générale, où la population se presse dans les quelques métros ou trains ou bus encore en service, ne le décourage pas de se rendre à son cabinet pour assurer les consultations.
Il a mis deux à trois fois plus de temps à se rendre à son cabinet mais le sens du devoir l’anime et il n’aurait même pas pensé renoncer et rester chez lui. Beaucoup de ses patients n’ont pas pu venir et ont décommandé leur rendez-vous.
Dr Médoc n’est même pas dépité, il a toujours une tâche à accomplir : les courriers, la comptabilité, les commandes, stériliser ses instruments…
Tout le monde n’est pas en grève…
Quel choc en sortant du cabinet de trouver une contravention sur son pare-brise. Donc tout le monde n’est pas en grève !
Un rapide calcul : deux heures de bouchons pour arriver au cabinet, très peu de patients et finalement il paiera en contravention plus qu’il n’aura gagné aujourd’hui.
Quelle ironie : pas de transports (en grève) donc bien obligé de prendre sa voiture et de se confronter aux énormes difficultés de la circulation en conséquence de l’afflux de voiture et comme si cela ne suffisait pas, aucune tolérance pour le stationnement. Pire…
se sentir pris entre deux feux, comme pris à un piège tendu par les autorités, en somme pris entre le marteau et l’enclume.
Au préalable, les médecins bénéficiaient d’une tolérance dans leur stationnement grâce à leur caducée. Ce dernier privilège leur a été retiré.
Une entrave de plus à l’exercice de la médecine en France. Pourtant ils n’en n’ont pas besoin !
L’alerte de la H.A.S
La Haute Autorité de Santé, a publié dans sa fiche sur le « Repérage et prises en charge cliniques du syndrome d’épuisement professionnel ou burnout ». 2017. Elle mentionne sur les particularités des soignants : « Population à risque historiquement identifiée et objet de nombreuses études récentes montrant une morbidité particulièrement élevée, les professionnels de santé en activité ou en formation sont exposés au risque d’épuisement professionnel, étant donné la pénibilité de leur travail que ce soit pour des causes intrinsèques liées à la nature même de l’activité médicale (confrontation avec la souffrance et la mort, prises en charge impliquant l’entrée dans l’intimité des patients, etc.) ou des causes extrinsèques (charge et organisation du travail, etc.). »
Si en plus de tous leurs soucis, les professionnels de santé se voient sanctionnés à coup de contraventions dans une période où ils travaillent malgré les troubles et les grandes difficultés pour se déplacer, alors il y a de quoi craquer !
Eux comme beaucoup d’autres corps de métier qui sont bien obligés de prendre leur voiture.
Ainsi devant l’incohérence de la situation et l’imprécision des messages il ne faut pas s’étonner de générer du stress voire de perdre pied.
A l’inverse, et le psychologue Karasek l’a bien démontré. Même avec une charge de travail lourde, le soutien que l’on reçoit de son entourage, de sa famille et bien sûr de l’autorité nous permet de tenir bon. En effet, ce soutien que l’on reçoit réduit l’effet néfaste des tensions, le stress et le risque de burn out.
Également, la clarté des messages, la cohérence des missions permettent de bien comprendre la situation et d’affronter des difficultés avec sérénité.
Nos gouvernants pourraient s’en inspirer…